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Compétences spécifiques locales, les nouveaux horizons des filières

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Portrait des intervenants

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SYNTHESE

Lieu : Université Européenne des Saveurs et des Senteurs, Forcalquier                                                                        Date : 22 Juin 2021

Animateur : Laurent Mingam, Directeur de l’IFOCAP

Intervention de Ingrid Mazzilli, Maître de Conférence en Sciences de Gestion, Aix-Marseille Université

Ingrid Mazzilli : La Gestion des Ressources Humaines des territoires est une histoire ancienne, depuis les années 90 Marcel Marshall avait repéré un lien entre les entreprises et un savoir-faire local. On voyait émerger des compétences locales avec des savoirs faire. On a retrouvé cette notion dans les années 2000 avec des pôles de compétitivité. Le lien entre Ressources Humaines et Territoire est fait par des réseaux territoriaux.

Avec cette notion les entreprises vont s’ouvrir à leur écosystème en s’ouvrant sur l’extérieur pour répondre à des besoins qu’on ne peut pas résoudre en interne. Elles vont recruter des candidats en développant leur marque territoriale, elles vont favoriser des reconversions ou autre. Les entreprises doivent créer un lien avec les collectivités en soutenant les initiatives qui leurs permettent de se développer. Les collectivités sont de plus en plus vouées à mener des partenariats avec les acteurs privés.

Laurent Mingam : C’est quoi ces compétences territoriales et quels sont leurs intérêts ?

I.M. : La notion de compétence est individuelle, c’est une combinaison de ressources pour faire une action. Puis au fil du temps en se plaçant à de plus grandes échelles, apparaît la notion de compétence collective. C’est le regroupement d’individus, comme par exemple une entreprise. Et peu à peu par la multiplication des réseaux, on a été amené à évoquer la notion de compétence territoriale. On pensait au départ que le territoire vivait par l’exploitation des ressources naturelles. Mais avec l’avènement de l’économie moderne, on s’est aperçu qu’aujourd’hui les dynamiques de territoire sont tout autre. Deux approches coexistent pour définir la compétence territoriale. La première en affichant une spécialisation dans une logique d’attractivité. La deuxième approche, va aborder la compétence territoriale par la capacité des acteurs du territoire à coopérer et travailler ensemble.

L.M. : Quelles sont aujourd’hui les exemples de recherche ?

I.M. : Le mouvement des GRH territoriales concentre une quarantaine de personnes, on s’est demandé comment faire collaborer les acteurs. Aujourd’hui il y a la question des outils, des résultats des projets de territoires, il faut évaluer les apports des projets, et pas seulement par le quantitatif. En allant au-delà on peut identifier les apports et externalités créées. Il faut cibler les liens entre GRH, RSE et Développement Durable.

Alexandre Ginoyer : Sur les territoires ce sont les individus qui gagnent des compétences via des expériences du quotidien et le vécu. Qu’avez-vous découvert au fil de votre expérience ? Qui est à l’origine des projets de territoire ?

I.M. : Tous ces territoires sont différents, il est donc difficile de répondre à la question de savoir qui est à l’initiative des projets. Un projet né des interactions et réseaux existants, avec certains qui sont par des acteurs tiers ou alors par la puissance publique.

Brigitte Gehin : Quel est votre point de vue sur les parcours de formation sur les territoires ?

I.M. : Le parcours des formations auprès des jeunes fait partie des projets GPECT (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Territoriales). On est dans le besoin de développer des compétences auprès des jeunes et pour cela il faut se rapprocher des lycées.

L.M. : Est- ce que votre analyse a des échelles de territoire sur lesquelles elle est plus pertinente ?

I.M. : Je ne pourrais pas répondre parce que la question des échelles de territoire est difficile à définir. En fonction de chaque pôle d’observations on a des délimitations différentes.

 

Intervention de Xavier Lemonde, Directeur de l’Université Européenne des Saveurs et des Senteurs, Forcalquier

Xavier Lemonde : L’université est une association loi 1901 créée par des chefs d’entreprise avec un visionnaire qui était un enfant du pays et chef d’entreprise d’une distillerie. Un couvent a été racheté pour en faire un espace de mise en valeur des senteurs et des saveurs. Il y a une préoccupation de créer du réseau et ce lieu était le siège d’un master analyse sensorielle.

L.M. : Pour l’université des saveurs, quel est l’ancrage territorial ? Quel est le lien entre ce territoire et cette université ?

X.L. : Le lien se trouve dans l’investissement de la création du musée, thématique de l’histoire des plantes aromatiques, début 1800 jusqu’à aujourd’hui. L’université par ces actions s’est ancrée dans le territoire en étant garant du patrimoine du territoire. Les entreprises s’investissent aussi dans notre projet car elle fait sens avec le territoire et développe ainsi le tourisme.

L.M. : Quelles compétences utilise l’UESS pour appuyer le territoire ?

X.L. : On est une équipe de 5 salariés et des saisonniers sur la partie magasin et musée avec une diversité de métiers. On va plutôt être dans un rôle d’animation territoriale avec une mise en relation des acteurs en renouant certains partenariats avec des pôles de compétitivité comme celui basé à Avignon. On est sur l’animation de réseau et sur un volet d’innovation. De là, la notion de filière réapparaît et on arrive dans un rôle d’accompagnement des entreprises qui veulent améliorer leur sourcing (approvisionnement en produits locaux). L’UESS est un lieu de rencontre entre les entreprises qui peuvent voir un intérêt à se retrouver ensemble. On est à cheval entre des enjeux professionnels et sociétaux, on fait appel à des sources externes comme des chercheurs du CNRS.

Giang Pham : Comment vois-tu l’UESS dans l’orientation GRH territoriale ?

X.L. : On est sur un territoire avec des problématiques d’emploi fortes, et avec des besoins pas forcément satisfaits au sein des entreprises. Sur les questions de RSE, j’aimerais que la réflexion soit mutualisée avec l’ensemble des acteurs du territoire. Sur notre territoire, il n’y a pas de culture de mutualisation.

G.P. : Un vrai point d’innovation se crée lorsque l’espace n’est pas neutre dans une approche de compétence. Une compétence ne peut pas être déployée de la même manière dans toute la France de manière identique. L’innovation est un levier sur lequel les acteurs peuvent améliorer les enjeux de capital humain (compétences humaines), capital social et territorial. Croiser les compétences au territoire permet d’ouvrir à des champs de travail intéressants et peu exploités.

Jean-François Olivier : Quels sont les besoins en formation face à la mutation du territoire et la transition environnementale ?

X.L. : Sur le territoire de Forcalquier il y a des recherches actives, par exemple sur l’extraction qui est fortement productrice de CO2. On essaie des nouveaux principes afin de réduire ces émissions, comme l’extraction par micro-ondes ou ultrasons. Les nouveaux besoins en formation se trouve dans les innovations.

L.M. : Il y a la question de recherche pour s’adapter, et il y a des compétences humaines pour accompagner tous ces changements. Les soft-skills sont notamment à considérer dans l’équation.

 

En conclusion

Alexandre Ginoyer, Président du Comité Mondial pour les Apprentissages tout au long de la vie

Ce qui est intéressant dans la GPEC territoriale c’est la mise en adéquation des besoins du territoire avec une anticipation de ces besoins, il y a une population de personnes sans emplois ou alors qui ne sont pas bien dans leur travail.

Brigitte Gehin, Chargée de projet, Pole développement, Union Nationale des Maisons Familiales Rurales

Il faut une prise de conscience de ce que l’on est et de nos atouts. Dans les MFR ont croit en la formation avec des interaction avec l’environnement.

René Caspar, Consultant sur Territoires Apprenants

Le problème est de trouver des alibis pour faire travailler les acteurs ensemble. La plupart du temps, la collaboration a lieu pour des diagnostics de territoire ou des mécanismes de formation. Les populations doivent rentrer dans le développement quand elles le décident mais aussi sur quelle thématique. Cela passe souvent par un leader charismatique qui a la volonté de créer un projet de territoire par exemple. Depuis une trentaine d’années, on est passé d’une logique de collaboration entre formation, emploi, et entreprise, à une logique où on lie aujourd’hui formation, activité, et territoire.

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